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    "Paris n'existe pas" de Robert Benayoun
    "Paris n'existe pas" de Robert Benayoun © D.R. Coll. BIFI

    cinéma ville - novembre 2013

    Paris, années 70

    Paris, ville lumière, ville cinéma, a inspiré des milliers de films. Autour d’un réalisateur, d’un acteur, d’un quartier, d’une époque ou d’un thème, CinéMa ville propose chaque mois une exploration de ce qui palpite dans la cité.

    "Il est interdit d’interdire", "Sous les pavés la plage", "Jouissez sans entrave". Autant de slogans qui ont fleuri un certain printemps sur les murs de Paris, portés par un vent de liberté et de changement de la société. La révolution n’était qu’un début, la décennie qui a suivi fut celle de tous les combats. Retour sur les années 70, racontées par le cinéma.

    Le début du film, du côté de Passy, rappelle Le Dernier Tango à Paris, avec Brando entre les piliers du pont de Bir-Hakeim. Mais pour François Caillat derrière la caméra, ces lieux familiers qu’il revisite des années plus tard ne sont pas ceux du cinéma mais ceux du commencement d’Une jeunesse amoureuse, la sienne, dans le Paris des années 70. Heureuse coïncidence entre mémoire collective et souvenir personnel pour ce film à la première personne qui retrace une histoire intime autant que l’aventure d’une génération.


    Mai 68 avait porté l’imagination au pouvoir, la décennie suivante fut celle des expériences et des engagements, en amour comme en politique. Les films reflètent cet air du temps et dessinent le portrait de l’époque, du rêve au désenchantement : l’émancipation des femmes (L’une chante l’autre pas), les relations de couple (Martin et Léa), de travail (Les Doigts dans la tête), le militantisme (Lo païs) mais aussi la crise qui vient (F comme Fairbanks), la banlieue qui s’étend (Dernière sortie avant Roissy) et Paris qui change, entre la place des Fêtes (Ça va ça vient) et le trou des Halles (Touche pas à la femme blanche).


    De l’appartement familial où elles sont filmées, du côté d’Alésia, ses soeurs disent qu’elles ne se sépareront jamais car, s’il revient, c’est forcément là qu’il se rendra. Ce frère dont elles espèrent toujours le retour a quitté Paris un jour d’août 1974, à 18 ans, sans jamais depuis donner de nouvelles. Comme celui de François Caillat, le film de Juliette Cahen (La Disparition), qui 30 ans après revient sur les faits et les lieux, relie avec subtilité le singulier au collectif. Et le geste radical de Franck B. rappelle cette fois l’expérience d’Un homme qui dort, sorti au cinéma le 24 avril de cette année-là.