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    Cinéma ville - mars 2012

    Paris en chansons

    En écho à la magnifique exposition “Paris en chansons” à la Galerie des bibliothèques de la Ville de Paris, le Forum des images propose une sélection des perles de sa collection qui, de documentaires en fictions, donnent à la chanson le rôle principal.

    Lorsque Mistinguett et Maurice Chevalier se produisent dans Une soirée mondaine de Henri Diamant-Berger en 1917, ils ont déjà de nombreux films muets à leur actif. À l’instar de leurs contemporains, Josephine Baker ou Jean Gabin, ils se produisent dans des revues de music-hall et poursuivent parallèlement une carrière cinématographique. À cette époque, les sillons des chanteurs ne se sont jamais autant croisés avec ceux des comédiens. Certains abandonnent parfois leur carrière de chanteur pour celle d’acteur. Comme Jean Gabin qui, après avoir tâté des planches, se consacre au cinéma, après ses débuts en 1930 dans Chacun sa chance, premier film parlant français. D’autres se réservent pour la scène. Telle Édith Piaf, même si elle tourne dans quelques films : Jalousie (La Garçonne) de Jean de Limur en 1936, ou encore Étoile sans lumière de Marcel Blistène en 1945. 

    Du music-hall aux années radio 

    La radio a commencé, non seulement à diffuser les interprètes, mais à les populariser. Le documentaire Les Années TSF de Philippe Collin le démontre avec beaucoup de malice, en mêlant images d’archives et extraits cinématographiques. En effet, dans les années 50, les deux médias que sont la télévision et la radio mettent leurs stars en concurrence… sans le vouloir ! Le studio de photo Harcourt se dispute les faveurs des animateurs de radio autant que vedettes du cinéma et du music-hall. Le cinéma s’intéresse à la radio. Le film Nous irons à Paris de Jean Boyer met en scène trois compères se faisant renvoyer de la radiodiffusion française. Émettant clandestinement dans une grange, leur succès est tel que l’orchestre Ray Ventura et son chanteur fantaisiste Henri Salvador les rejoignent. La voix qui double Philippe Lemaire pour ses chansons n’est autre que celle de… Lucien Jeunesse ! La puissance de ce média populaire, suivi de près par la télévision, contribue ensuite au phénomène du hit-parade, à la vente des disques et au phénomène du show-business (Ces nouveaux princes du hit-parade de Pierre Demont).

    Quel imaginaire de Paris ?

    Au-delà de l’histoire de la diffusion des chansons, c’est à l’imaginaire et à la vision poétique de la ville que nous renvoient les chansons les plus connues. Nostalgie de la zone (“La chanson des fortifs”, Fréhel), éloge du peuple de Paris ou de l’amour à Paname (“À Paris dans chaque faubourg”), critique de l’urbanisme (“Le petit jardin”, Dutronc) ou des embouteillages (“Bip-bip”, Joe Dassin). Du Paris de champagne évoqué dans les revues au Paris des travailleurs et des quartiers populaires chanté par Francis Lemarque, Charles Aznavour ou Yves Montand, les variations musicales sur la capitale n’ont pas cessé, même si, aujourd’hui, elles dépassent volontiers le boulevard périphérique pour explorer le grand Paris des banlieues.