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    Cinéma ville - février 2013

    Paris, capitale de la mode

    Dès 1910 et jusqu’à la fi n des années 1970, les actualités cinématographiques, dans lesquelles de belles créatures arborent modèles et parures, constituent un véritable catalogue de la mode féminine et de son évolution. Chaque semaine, au fil des saisons, en temps de guerre comme en temps de paix, un reportage diffusé en avant-programme présentait en images aux spectateurs(trices) des salles de cinéma la dernière mode des gants et chapeaux, fourrures et maillots de bains, accessoires et robes de Paris. Car la mode, de tout temps, a fait d’innocentes victimes, notamment parmi les représentants de la gent masculine, ce qu’à la même époque quelques courts métrages burlesques illustrent avec humour. Ainsi, le passage d’Une dame vraiment bien ne manque pas de provoquer des catastrophes en série… tandis que Polycarpe inspecteur de la mode s’emploie, mètre en main, à contrôler la longueur des jupes dans les rues de la capitale.
    Autres temps, autres moeurs, un reportage télévisé de “Dim, Dam, Dom” revient cinquante ans plus tard sur ce sujet brûlant : De la
    mini à la micro
    . D’autres aspects de la mode ont été abordés dans le cadre de ce magazine télévisé des années 60, attentif à l’air du temps comme un portrait du mannequin anglais Twiggy à Paris, un défilé Cardin Courrèges présenté, à sa façon, par Jean Yanne… La télévision, c’est aussi la publicité, et celle des collants Dim (Publicités Dim 1970-1986) offre une parfaite image de la femme moderne, libre et séduisante, arpentant de ses grandes jambes les rues de Paris.

    La mode mise en scène

    Mode et cinéma ont tissé de multiples liens. Les cinéastes ont souvent fait appel à de grands couturiers pour les costumes de leurs films – Coco Chanel (La Règle du jeu de Jean Renoir), Christian Dior (La Valse de Paris de Marcel Achard) –, donnant parfois naissance à une relation privilégiée entre le couturier et son modèle, ainsi Pierre Cardin et Jeanne Moreau (La Baie des anges de Jacques Demy)… De nombreuses fi ctions ont également pris ces milieux de la mode pour sujet, s’attachant aux destinées de mannequins ou de couturiers : Paradis perdu d’Abel Gance et Falbalas de Jacques Becker avec Micheline Presle.


    Des maisons de couture aux grands magasins

    Décor de cinéma mais entreprises réelles, les grandes maisons historiques parisiennes (Coco Chanel, Christian Dior, Yves Saint Laurent) et leurs successeurs (Azzedine Alaïa, Jean-Paul Gaultier, Yohji Yamamoto) ont marqué leur époque et font l’objet de nombreux documentaires avant le déferlement des modes austères des années 1990 venues de Belgique et du Japon, et la mondialisation des années 2000. Ces prestigieuses maisons ne doivent pas faire oublier d’autres temples, plus démocratiques, que sont les grands magasins. Apparus au milieu du XIXe siècle, ils font aujourd’hui partie intégrante du paysage parisien et constituent, rive droite comme rive gauche, une étape obligée pour une découverte de la mode parisienne. Simone Signoret, suivie par William Klein, s’y mêle, le temps d’un reportage (Aux grands magasins), à la foule anonyme des clientes et des employées.