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    "Mesrine : L'Intinct de mort" de Jean-Francois Richet
    "Mesrine : L'Intinct de mort" de Jean-Francois Richet © Christophel

    Cinéma ville - décembre 2013

    Paris, histoires d'hommes et de femmes

    Paris, ville lumière, ville cinéma, a inspiré des milliers de films. Autour d’un réalisateur, d’un acteur, d’un quartier, d’une époque ou d’un thème, CinéMa ville propose chaque mois une exploration de ce qui palpite dans la cité.

    Des femmes qui disent « La barbe ! », un barbu qui  traîne en peignoir, une fée (pas une poupée) qui fait  « non », un réalisateur marxiste qui tourne un film  de gangster : du beau monde pour le dernier CinéMa ville de l’année.

    Delphine Seyrig est une reine. Dans un portrait  télévisé, elle répond avec une souveraineté  souriante, parfois teintée d’agacement, à l’interview  inquisitrice de Claude Lanzmann. Malgré son statut d’actrice, clair objet du désir, elle impose  en douceur le droit de ne pas répondre aux questions, le droit de dire « non » tout simplement.  La radieuse fée des Lilas de Peau d’âne fut une militante féministe, comme les femmes filmées par  Agnès Varda dans le cinétract Réponses de femmes,  qui lancent : « Je ne suis pas un homme sans queue ni tête » ou « La barbe ! ». 

    Jean-François Richet raconte des histoires d’hommes, qui sont aussi des histoires  d’engagement. Ancien ouvrier d’usine en  banlieue, il qualifie ses deux premiers films,  État des lieux et Ma 6’t va crack’er, de « marxistes »  et de « prolétariens ». En 2009, il reçoit le César  du meilleur réalisateur pour Mesrine, ambitieux  diptyque sur la vie du truand, qui offre à  Vincent Cassel l’occasion de spectaculaires  transformations physiques. 

    Autre métamorphose : dans Osmose (2004), Romain  Duris apparaît les cheveux hirsutes, bagues aux  doigts et sourire aux lèvres. Son ami Raphaël Fejtö  le filme en liberté, vif et charmeur. Dans Paris  (2006) le montre barbu, regard éteint, traînant  sa dépression en peignoir défraîchi. On dirait  que dix ans - et non deux - séparent les deux films,  tant la composition de l’acteur est aisissante.  Tourné par Christophe Honoré dans un Paris hivernal, Dans Paris, projeté le 31 décembre,  clôt en beauté l’année 2013.